Didier Gascuel est professeur en
écologie marine à Agrocampus
Ouest à Rennes. Ses travaux
de recherche portent sur
l’exploitation durable des
ressources vivantes de la mer et
sur la modélisation des impacts
de la pêche, notamment en
Europe et en Afrique de l’Ouest.
Spécialiste reconnu de l’approche
écosystémique de la gestion
des pêches, il est membre du
Conseil scientifique d’Ifremer
et du Conseil scientifique des
pêches de l’Union européenne.
Il a une longue pratique de la
vulgarisation scientifique et des
relations entre science et société.
En mer, sans doute plus tôt et plus fort qu’ailleurs, l’homme a percuté les limites de la biosphère. Pendant des millénaires, les ressources vivantes que nous exploitions se sont renouvelées. Mais au cours du XXe siècle, la surpêche s’est généralisée. Nous avons vidé la mer d’une partie de ses poissons et perturbé le fonctionnement des écosystèmes en profondeur.
La mer est malade, mais les premières victimes sont les hommes eux-mêmes. Nul besoin d’attendre ici les générations futures. Les pêcheurs d'aujourd'hui paient déjà très cher les erreurs d'hier… et celles que nous continuons à commettre. La crise écologique, ce sont des ports qui se vident et des communautés humaines laissées à l’abandon.
C’est une histoire rarement évoquée mais qui nous concerne tous, pêcheurs, consommateurs et citoyens. Elle pose des questions nouvelles : peut-on exploiter une ressource naturelle de manière vraiment durable ? Sommes-nous capables, nous les humains, de mettre des bornes à notre propre capacité d’autodestruction ? Pourquoi ne l’avons-nous pas fait jusqu’à présent ? Et que faudrait-il changer radicalement pour enfin assurer un avenir durable à l’exploitation des ressources vivantes de l’Océan ?
Cet ouvrage de fond, d’une lecture facile, apporte à ces questions un nouvel éclairage. Didier Gascuel y propose un diagnostic de la surexploitation des mers, des analyses, des principes nouveaux et trois ruptures fortes (dans notre relation aux écosystèmes, dans nos modes de production et dans notre système de gouvernance), pour mettre sur pied un nouveau type de pêche, la “pêchécologie”, qui réconcilierait l’exploitation et la conservation, les hommes et leur territoire, le local et le global.
La pêche maritime est un test de notre capacité à muter vers le durable et la résilience. C’est un morceau, petit mais significatif, de la grande histoire des hommes confrontés à leur propre crise écologique. Une révolution dans la mer est possible, pour qu’avec les poissons, les écosystèmes et la diversité du vivant, l’aventure humaine continue.
Bonnes pages
Sommaire
Préface : Isabelle Autissier